Anesthésie

Anesthésie

 

 Anesthésie-Réanimation-Médecine Périopératoire

La prise en charge des patients en anesthésie réanimation et médecine périopératoire permet le développement d’une activité de recherche clinique transversale selon les 3 axes scientifiques de l’unité DVH avec un objectif commun : celui de son optimisation afin de réduire la morbidité et la mortalité postopératoire.

1) Comprendre les processus de régulation mis en jeu dans les situations de biostress :   l’activité du système nerveux autonome (SNA).

  • La mesure de l’activité du SNA que ce soit par la variabilité de la fréquence cardiaque, la pupillométrie ou d’autres systèmes multiparamétriques plus complexes, est à la base de l’évaluation de la réaction des patients à une stimulation nociceptive peropératoire et en réanimation. Cette mesure permet d’améliorer l’administration des antalgiques morphinomimétiques et potentiellement d’en limiter l’usage ainsi que les effets indésirables respiratoires et cardiovasculaires. Différents travaux menés par l’équipe ont permis de caractériser la pertinence de ces outils, de développer et évaluer des paramètres de mesure originaux.
  • L’altération du SNA est aussi un témoin et un élément pronostique dans différentes pathologies ou agressions de l’organisme (infections sévères bactériennes ou virales [COVID], états de choc, pathologies intracrâniennes…). Plusieurs études utilisant les outils précédents sont en cours ou terminées pour en préciser l’importance dans la prise en charge clinique de ces patients en réanimation.

2) Développer des modélisations dynamiques

  • Le développement de modèles PK/PK a permis de décrire et d’estimer la variabilité de la réponse à différents médicaments administrés en période périopératoire (antibiotiques, héparine et protamine en chirurgie cardiaque sous CEC, acide tranexamique en chirurgie orthopédique…) et de contribuer ainsi à une médecine de précision par le développement d’algorithmes d’administration permettant une individualisation du schéma posologique des médicaments, et d’envisager notamment, pour les anticoagulants ou antifibrinolytiques, une réduction potentielle du risque hémorragique post-opératoire. Un dispositif médical pour personnaliser en temps réel l’administration de l’héparine et sa réversion en chirurgie cardiaque est en cours de développement.
  • L’utilisation de techniques de méta-analyses complexes (model-based meta-analysis) a été utilisée pour prendre en compte l’impact de covariables comme les données chirurgicales ou démographiques sur les relations doses-réponses de l’acide tranexamique sur le saignement et les convulsions en chirurgie cardiaque. Ces techniques seront développées pour d’autres médicaments utilisés dans la période périopératoire.  

3) Individualiser les traitements pour une médecine de précision.

  • Une approche d’optimisation de la prise en charge anesthésique des patients à haut risque de morbidité et de mortalité postopératoires du fait du type de chirurgie et du terrain a été initiée chez les sujets âgés. L’étude Opti-aged, PHRC-N, est une étude randomisée en cluster avec permutation séquentielle qui prévoyait d’inclure 2500 patients de plus de 75 ans pour évaluer l'efficacité d'une optimisation multiparamétrique de l'anesthésie générale, impliquant une stratégie individualisée de gestion de l’hémodynamique, une ventilation pulmonaire protectrice et un monitorage électroencéphalographique de la profondeur de l'anesthésie, sur les complications post-opératoires majeures et sur la mortalité à J30. Une mesure de l’impact de cette stratégie sur la survie et l’autonomie des patients à 1 an était également prévue. Les inclusions sont terminées et le suivi à 1 an prend fin en février 2021.
  • L’exploration de la population des sujets âgés à haut risque périopératoire va se poursuivre par une étude (opti-two) visant à limiter la survenue d’hypotensions peropératoires responsables d’une augmentation de la morbidité cardiovasculaire, rénale et neurologique. Cette prévention passe par une optimisation des interactions entre morphinomimétiques et hypnotiques en mesurant de façon combinée la profondeur de l’anesthésie et de l’analgésie (évaluée par la mesure de l’activité du SNA) et en administrant ces agents selon un algorithme pré-établi. Cette étude multicentrique a prévu d’inclure plus de 1000 patients.

Participants département d’Anesthésie-Réanimation : David Charier, Julien Lanoiselée, Serge Molliex, Paul Zufferey

Participants DVH : X Delavenne, E Ollier, V Pichot, F Roche

Collaborations : Université Clermont Ferrand : B Pereira, E Futier

                          Université Aix la Chapelle/Bonn : A Kowark, M Coburn

                       Université de Californie San Francisco : M Larson

                       Université de Montréal: P Richebé                

Financements : PHRC-N, appel offre local CHU Saint Etienne, bourses SFAR.