Pédiatrie

Pédiatrie

1 .Dysautonomie congénitale et acquise en pédiatrie

Chez l’enfant, l’évaluation du fonctionnement du système nerveux autonome (SNA) par l’étude en temps réel ou en différé de la variabilité intrinsèque de la fréquence cardiaque et d’autres marqueurs physiologiques, contribue grandement à la compréhension des pathologies aigues ou chroniques notamment en réanimation pédiatrique en cas de sepsis sévère, d’insuffisance cardiaque, d’hypertension artérielle, ou dans l’exploration du syndrome d’apnée obstructive du sommeil ou des pathologies métaboliques pouvant altérer l’intégrité autonomique.

  • En néonatologie, l’étude de la variabilité cardiaque, en tant que témoin de fonctionnement optimal de la régulation sympathovagale, permet aussi d’appréhender les dysrégulations centrales de la commande cardiorespiratoire, incriminées dans la physiopathologie des malaises graves et du syndrome de mort inattendue du nourrisson et des bradycardies-apnées du prématuré. Nous savons maintenant, grâce aux études menées au laboratoire SNA, à partir de cohortes d’enfants prématurés comparés à des enfants à terme, que le niveau de maturation autonomique dépend étroitement de l’âge gestationnel et de l’âge postnatal. Nous avons également confirmé ce profil sur un modèle animal (agneau prématuré).
  • Pour mieux dessiner le profil de maturation autonomique dans la prime enfance, nous avons constitué la cohorte AuBE « Autonomic Baby evaluation », forte de plus de 300 bébés prématurés ou à terme, suivis dès la naissance puis les 3 premières années de vie, période de particulière vulnérabilité pour l’individu. L’instabilité de la commande autonomique cardiaque a également été évaluée dans différentes conditions incluant l’exposition fœtale au tabagisme maternel, la dépression maternelle ou les différents stades de vigilance et de sommeil. À 3 ans, nous avons confronté l’activité autonomique des enfants de la cohorte AUBE à leur développement neurocognitif, évalué par des tests neurodéveloppementaux afin de tester l’hypothèse selon laquelle le SNA pouvait être un marqueur sensible de dysfonctionnement neurologique non visible à l’imagerie.
  • Si les situations de dysautonomie néonatale sont bien codifiées, nous continuons d’explorer les dysfonctionnements acquis du fait de biostress inflammatoires aigues (post-infection) ou chroniques (pathologies inflammatoires chroniques articulaires ou digestives, intestin irritable), de dysautonomies acquises post-anesthésique, de pathologies métaboliques (diabète insulinoprive) ou de cancer dans l’enfance.
  • Les modifications autonomiques enregistrées au cours d’un biostress algique (suture, ponction) ou améliorées au cours de l’hypnoanalgésie sont également une préoccupation de l’équipe. De nouveaux algorithmes dédiés, basés sur l’analyse en temps réel des indices autonomiques cardiaques, pourraient se révéler d’une aide précieuse dans l’évaluation objective et continue du confort de l’enfant non communicant en réanimation.

 2 . Inflammation périnatale et neurodéveloppement de l’enfant

La présence d’une chorioamniotite maternelle, caractérisée par une infection et/ou une inflammation intra-utérine augmente la survenue de troubles neurocognitifs de l’enfant avec un large éventail de pathologies allant de la paralysie cérébrale aux troubles du spectre autistique.

Notre hypothèse est qu’un état pro-inflammatoire maternel en fin de grossesse est susceptible d’augmenter la perméabilité de la barrière hémato-encéphalique (BHE) fœtale, conduisant à des dommages neurologiques irréversibles chez le nouveau-né. Une rupture de la BHE suite à un biostress inflammatoire - aigu ou chronique - a déjà été mise en évidence dans notre laboratoire sur des modèles précliniques murins adultes et de cultures cellulaires.

Nos travaux visent à évaluer les conséquences d’une inflammation périnatale sur le niveau d’inflammation placentaire, sur l’intégrité de la barrière hémato-encéphalique et sur le neurodéveloppement à long terme de l’enfant.

       

  • Participants: Hugues Patural, Vincent Pichot, Antoine Giraud, Stéphane Chabrier, Tiphaine Barjat
  • Financements : PHRC, AAP UJM 2018, ANR Baby’scry, PAR AURA 2019-2024